Après tous vos commentaires qui m'ont vendu du rêve concernant mon orientation professionnelle, je vous dois une réponse correcte.
J'vais pas vous faire mon cursus depuis la maternelle hein, j'vais commencer au lycée, ça sera bien suffisant. J'ai choisi de faire un Bac S. Officiellement parce que j'étais fan de Sciences Naturelles. Officieusement parce que je ne savais pas trop ce que j'allais faire après et que j'estimais que ça me laissait plus de possibilités pour la suite. Si je m'éclatais avec la géologie, les divisions cellulaires et autres curiosités de la Nature, je mourrrrrrais d'ennui en Maths et Physique. Ça ne m'intéressait prodigieusement pas.
Je n'ai jamais autant dessiné qu'à cette période là, sans doute pour évacuer, dès que je le pouvais, toute la part de créativité qui ne pouvait pas s'exprimer entre deux formules et théorèmes. Les mathématiciens vous diront qu'il y a une part de créativité dans leur science, je veux bien les croire mais ça me dépasse.
J'suis partie fouiner dans ma pochette à dessins de cette époque : y'a des croquis d'Edward aux mains d'argent et de chevaux en veux-tu, en voilà. Des portraits aussi, beaucoup.
Alors forcément, c'est mes héros de l'époque (Jamel, Shinji d'Evangelion, The Crow...) et des parfaits inconnus aussi. Ne me demandez pas d'où sort ce mec à droite par exemple, j'en ai aucune idée. Je me lançais des défis, j'essayais de trouver mon style (et je le cherche encore d'ailleurs...*soupir*).
Je m'exerçais avec mon crayon de papier et je progressais petit à petit en autodidacte. L'idée de prendre des cours de dessin ne me venait pas à l'esprit. Pour moi, le dessin c'était la liberté absolue et je n'avais pas envie de mettre des cours ou des règles là-dessus. En la matière, je ne jurais que par une citation de Tim Burton "Et puis merde, peu importe que je sache dessiner ou pas. L'important c'est que j'aime ça". (cf les entretiens de Tim Burton avec Mark Salisbury)
Deuxième aspect, j'vois pas où je les aurais casés de toute manière ces cours, je bossais comme une dingue et j'avais déjà en parallèle des cours de solfège et de flûte traversière. Comme le dit Renaud dans sa chanson, avec mes devoirs à la maison, j'avais largement ma semaine de 60 heures.
Elle pourrait carrément être déclarée hymne de mes années lycée tant je l'ai écoutée en boucle et tant elle représente ce que je ressentais à ce moment précis et à quel point elle me définit toujours.
Je sais pas si vous aviez le même rituel mais nous, sur la photo de classe, en fin d'année, on s'écrivait des mots entre potes. Les dernières années de lycée, on demandait parfois à certains profs de laisser leur griffe. Ainsi en Première, mon prof de physique me souhaitait "De bonnes vacances sans physique-chimie" (le sage homme... ) tandis que ma prof de français m'écrivait : "N'oublie pas Claire, que la voie littéraire peut s'ouvrir devant toi quand tu le voudras...".
C'était tout mon drame, j'aurais voulu une filière sur mesure avec Sciences Nat' à foison mais autant de Français et de Philo. Comme ça n'existait pas, je subissais les matières scientifiques que je détestais.
C'était tout mon drame, j'aurais voulu une filière sur mesure avec Sciences Nat' à foison mais autant de Français et de Philo. Comme ça n'existait pas, je subissais les matières scientifiques que je détestais.
L'année de la Terminale, un samedi soir, premier Eurêka, devant un épisode de Buffy contre les vampires (comme quoi les Eurêka, ça tombe vraiment n'importe quand chez moi) : Psychologue !!! mais c'est bien sûr !! L'alliance parfaite de sciences humaines et de biologie et un métier tourné vers l'humain, qui a du sens ! C'était une évidence et rien ne me ferait changer d'avis. Pas même ma charmante prof de Physique de Term qui s'est hâtée de prophétiser un "De toute façon, tu n'y arriveras jamais, seulement 5 % obtiennent leur diplôme de psy".
J'ai eu mon Bac avec mention (en ayant ni la moyenne en maths ni en physique, comme quoi les miracles arrivent !). Au premier cours de Psycho à la fac je me suis dit j'avais fait le bon choix ! C'est quand même la seule filière où tu peux disséquer un cerveau de mouton à 8h et disserter sur Bourdieu l'aprem. De l'étude du sommeil du nourrisson, au développement du langage en passant par la vie des crabes violonistes et la sociologie de la pornographie, en psycho on passe du coq à l'âne et on s'ennuie pas. On est aussi les premiers cobayes d'un tas d'expériences des étudiants en fin de parcours. On répond à des tas de questionnaires, on passe et on fait passer des tas de tests (même qu'on a même eu droit au détecteur de mensonges ^^). C'est aussi des conférences sur le suicide et les soins palliatifs le samedi matin, le tout en gardant sa bonne humeur. C'est des rencontres, de l'émotion, du vivant. La psycho, c'est la vie et puis c'est tout.
Au niveau du dessin, j'ai rien lâché tout ce temps là. J'ai patouillé dans la peinture toutes les nuits les premières années de fac. Je vous épargne mes œuvres, un peu trop personnelles (et/ou conceptuelles ^^) pour finir sur un blog. J'ai suffisamment patouillé pour savoir que la peinture, ça défoule mais concrètement, je n'arrive pas à en tirer grand chose. Je suis donc retournée à mon fidèle crayon de papier, mon pilot V5 noir et quelques touches de crayons de couleurs.
J'ai donc toujours dessiné sauf la dernière année d'études : véritable trou noir dans ma vie. Je changeais de villes tous les deux jours, je vivais dans ma valise et dormais dans les trains. Je ne faisais que bosser. Durant cette année, quand j'arrivais à dormir 3 heures, je m'estimais heureuse. J'ai fini sur les rotules et malade comme un chien mais j'ai obtenu mon diplôme, mention Bien (spéciale dédicace à ma prof de physique, je fais partie des 5 % connasse ! Excusez moi, mais ça soulage).
On m'avait prévenue pour les débouchés mais allez dire ça à une passionnée... J'ai enchaîné périodes de chômage, temps partiel, bénévolat et je suis tombée sur des carreaux d'émaux de Briare à Dalbe deuxième Eurêka : la mosaïque! La suite vous la connaissez.
Ces derniers temps, je m'agaçais toute seule, je commençais à en avoir marre de contourner mes lacunes. Je parlais souvent de prendre des cours de dessins sans jamais oser franchir le pas. Les hasards d'une expo font qu'on rencontre une chouette personne et zou ! on se lance ! Cette année, j'ai décidé de regarder mes difficultés en face pour progresser. Avec l'âge, on change d'avis : plus de techniques, c'est plus de liberté.
Je ne voyais pas comment trimballer mon carnet de croquis format A3. J'aime pas me balader avec un carton à dessin. Je trouve que ça fait "j'me la joue artiste-maudite-bohème", du coup je me suis cousu un sac sur mesure pour ranger mon bloc et ma trousse. Avec un rabat à l'intérieur pour le protéger de la pluie.
Des papillons et des feuilles qui semblent s'envoler de ma trousse dans un souffle de vent.
Deux heures au calme et dédié au dessin chaque semaine pour travailler la technique. Ce sont des cours en groupe mais individualisés et adaptés au niveau ou objectifs de chacun. C'était ce que je voulais pour pouvoir améliorer des points précis.
Dès le deuxième cours, j'ai senti que j'allais devoir bien m'accrocher à mon crayon quand elle m'a sorti un dessin de Léonard de Vinci à reproduire. Je suis ressortie deux heures plus tard avec mon dessin et la même sensation de fatigue que si j'avais fait une dissert' de 4h.
Même si parfois quand je la vois arriver avec ses projets et ses photos, j'me dis "elle est folle, comment elle veut que je fasse ça !!" mais au final, j'suis seule devant ma feuille et je suis bien obligée de m'y coller. Elle me fait travailler des trucs sur lesquels je serais pas allée spontanément (j'me lève rarement avec une envie de dessiner une théière) mais elle me laisse faire mes propres expériences. Elle me met juste de nouveaux outils entre les mains et je m'éclate avec tous mes nouveaux jouets.
Premier test au fusain.
Croquis rapide avec craies ou feutre à l'eau.
En ce moment, toujours en mode croquis rapides, on bosse les perspectives.
Elles et moi, on est un peu fâchées, sans doute que ça me rappelle trop les cours de géométrie dans l'espace.
C'était dans ma top-liste des choses à travailler d'urgence.
Souvent, je trouve ça dur parce qu'elle me sort de mes sentiers battus. Souvent je peste intérieurement parce que je travaille sur des choses qui me plaisent pas forcément, que mes premiers tests sont ratés mais au final c'est ce que je voulais. J'adore finir ma semaine comme ça, ça me donne plein de pistes à explorer le week-end.
Cet été, pendant que cette histoire de suivre des cours de dessin prenait forme dans ma tête. Un second projet se formait.
En remaniant mon CV, j'étais embarrassée avec mes expériences de psy d'un côté, la boutique et l'animation d'atelier-créa de l'autre. C'était difficile pour moi de choisir ou de séparer ces activités que je trouvais de plus en plus entremêlées. En prenant juste un peu de recul sur mon profil, j'ai vu le titre de psy, la pratique de la musique des années durant, un brin de théâtre et de danse, le dessin, la mosaïque... On arrive au troisième Eurêka !
En remaniant mon CV, j'étais embarrassée avec mes expériences de psy d'un côté, la boutique et l'animation d'atelier-créa de l'autre. C'était difficile pour moi de choisir ou de séparer ces activités que je trouvais de plus en plus entremêlées. En prenant juste un peu de recul sur mon profil, j'ai vu le titre de psy, la pratique de la musique des années durant, un brin de théâtre et de danse, le dessin, la mosaïque... On arrive au troisième Eurêka !
J'ai toujours été attirée par l'art-thérapie. J'avais lu pas mal de livres sur le sujet (des vrais bouquins d'art-thérapie hein, pas des livres de coloriage pour adulte). Je me suis rappelée que je voulais même me spécialiser dans la musico-thérapie au départ, j'avais monté un atelier dans ce sens là avec des enfants autistes en stage et puis les aléas de la vie...
Je crois que j'avais un petit problème entre moi et moi-même sur ma légitimité en ce qui concerne le dessin. Je suis en train de régler ça à travers les cours de dessin.
J'ai lancé toutes les démarches nécessaires pour ces projets, tout s'est enchaîné plus rapidement que ce que je pensais et me voilà en pleine formation d'art-thérapeute. Ravie ! :)
Même si je tiens à mon anonymat et même si je fais très attention à ce que je livre sur le blog, ça me paraissait difficile de taire cette partie de ma vie et ces nouveaux projets. Je pense que ma formation va me demander beaucoup de temps, je vais m'y investir à 200 %.
Même si niveau
créations, j'ai tout ce qu'il faut dans les tiroirs pour tenir de bons
mois, je ne suis pas sûre de parvenir à être aussi régulière dans mes publications. Je vais essayer mais il ne faudra pas s'étonner si je suis un peu moins présente.
Je laisse la boutique vivre sa vie de boutique. Je remettrai de temps en temps des nouveautés mais je ne prendrai plus de commandes personnalisées. J'ai eu trop de mal à finir les dernières (Merci encore pour votre patience !!).
Je laisse la boutique vivre sa vie de boutique. Je remettrai de temps en temps des nouveautés mais je ne prendrai plus de commandes personnalisées. J'ai eu trop de mal à finir les dernières (Merci encore pour votre patience !!).
A celles qui ont imaginé du social, de la science, de l'humain et un brin d'artistique, vous étiez tout près, je suis un mélange de tout ça ^^
A celles qui m'ont imaginée :
- Dans l'informatique : oh que non, j'suis une pure néophyte mais si ils ouvrent un jour un Master de Jeux Vidéos option Butage de zombies, tenez-moi informée !
- Dans l'informatique : oh que non, j'suis une pure néophyte mais si ils ouvrent un jour un Master de Jeux Vidéos option Butage de zombies, tenez-moi informée !
- Archéologue : ça aurait pu parce que j'y ai très sérieusement songé fut un temps. Mais bon, j'avais aussi envisagé toiletteur pour chien, palefrenier et dresseur d'orques à Marineland...
- Dans l'événementiel, le culturel ou le tourisme : pour le coup pas du tout, mais j'vais voir avec la Mairie s'ils ne peuvent pas me laisser assurer la visite en petit train de Clermont, juste pour le kiffe de temps en temps. Tchou-tchouuuu !!!
- Dans le bâtiment : mes proches vous diront que j'ai déjà parlé à plusieurs reprises de CAP carreleur alors qui sait, ça sera peut-être mon quatrième Eurêka... ;)
- Dans le bâtiment : mes proches vous diront que j'ai déjà parlé à plusieurs reprises de CAP carreleur alors qui sait, ça sera peut-être mon quatrième Eurêka... ;)
- Des choses en lien avec la magie, le fabuleux, les fées et les lutins : j'espère que vous n'êtes pas trop déçues...
La prochaine fois, moins de blabla promis, plus de DIY !! :)