27/07/2015

[DIY] Ecrire son histoire sur un couteau.


Parfois on croise un truc sympa sur Pinterest et on l'épingle de suite dans son tableau consacré à la geek culture. Ça a été le cas quand j'ai vu cette tasse. J'ai flashé sur cette phrase dans laquelle je me suis tout de suite reconnue.

Je vous ai parlé récemment de mon amour pour les cavaliers du Rohan mais voyez-vous si au niveau du coeur, je me sens Rohirrim, soyons honnête, niveau stomacal, je suis complétement Hobbit. Mon manger, c'est sacré !
Si vous n'avez jamais lu (ou vu) le Seigneur des Anneaux, vous ne devez rien comprendre à mon charabia. Je vous conseille de réparer cette erreur mais parce que je suis sympa, je vais tout de même vous dire deux-trois trucs sur les hobbits. 

En fait, je vais me contenter le citer Monsieur Tolkien :
"Leur visage était en règle générale plus aimable que beau - large avec les yeux brillants, les joues roses et la bouche toute prête au rire, au manger et au boire. Et pour ce qui était de rire, de manger et de boire, ils le faisaient bien, souvent et cordialement, car ils aimaient les simples facéties en tout temps et six repas par jour (quand ils pouvaient les avoir)."


Vous avez déjà vu mon couteau gravé dans l'article Des bateaux en écorce de pin des landes. J'ai personnalisé beaucoup d'Opinel pour mes proches mais jusqu'à la lecture de cette phrase, je n'avais pas trouvé l'idée parfaite pour mon homme.
Je n'avais plus qu'à me lancer. Par contre, je voulais une écriture plus "hobbit". Je suis donc partie faire quelques recherches et quelques zooms sur l'écriture de Bilbo et Frodo...


J'ai testé différentes lettres, différents styles et je me suis surtout bien entrainée parce qu'il est une chose de faire de la calligraphie sur papier et à plat, c'est autre chose d'en faire sur un petit morceau de bois arrondi.


J'ai choisi  : 
- un Opinel parce que j'aime ce couteau simple et pratique
- n°8, taille assez grande pour inscrire la phrase en entier
- inox, pour ne pas que la lame s'altère avec le temps
- teinte naturelle, idéale pour la pyrogravure.
J'ai juste passé rapidement un papier de verre sur le manche pour enlever l'inscription noire de la marque Opinel.


Longtemps, je me suis servie d'un pyrograveur premier prix mais il a rendu l'âme au dernier Noël après des années de loyaux services. Comme j'utilise souvent mon pyrograveur, j'ai investi dans un Pyro R200 (un nom qui pète façon Nimbus 2000 ça !). Je l'adore mais sachez-le, le premier pyrograveur venu fera l'affaire pour ce type de projet.
Bref, une fois votre pyrograveur branché, il vous suffit de repasser sur vos esquisses faites au crayon de papier. Attention à vos gestes, vous n'aurez pas le droit à l'erreur.


Une fois la gravure achevée, vous gommez vos traits de crayon, vous passez un coup de vernis et c'est fini. J'ai une préférence pour le vernis incolore mais ça, c'est selon les goûts de chacun...


Certains gravent leur amour au couteau dans les arbres, j'ai choisi de graver directement le couteau ;)


Un projet rapide et simple
Le couteau fait par un estomac sur pattes
sur mesure
pour un grand lecteur du Seigneur des Anneaux
et parfait pour les casse-croûte estivaux.


A vous d'écrire votre histoire...


Le jour où je l'offrais à l'Homme, le nouveau thème du défi du chat était donné : l'écriture.
Heureux hasard. Voilà donc ma participation au défi :)


16/07/2015

Un jeu de morpion "Plants Versus Zombies"



Vous vous souvenez, je vous ai déjà parlé de mon amour pour le jeu Plants versus Zombies (PVZ) en vous présentant ma Tape-Choï ? Vous avez en tête ma table damier beige et orange ? Vous me voyez arriver avec mes gros sabots ? 


Si ma table n'a pas du tout été conçue pour ça puisque je ne connaissais même pas le jeu à l'époque, avec son damier, elle semble destinée à accueillir des invasions de zombies et des plantes sur la défensive. De là est partie l'idée de me faire quelques pions en pâte polymère pour pouvoir jouer au morpion sur un coin de table.


Il me fallait des pions simples puisqu'ils allaient être manipulés souvent, avec plus ou moins de délicatesse. J'ai fait un tour sur le wiki de PVZ pour avoir une vision globale des différents personnages. Au final, j'ai choisi des plantes basiques : la Squash et la Tall-Nut.
Elles étaient parfaites pour ce projet. Je pouvais les adapter aux couleurs de ma table, les modeler en un seul bloc (pour un résultat plus solide), les poser de façon stable sur le damier et former deux équipes adverses : les grognons et les tout-sourire, selon l'humeur. 


Un peu de fimo, un petit passage dans le four, un peu de vernis, c'est déjà fini.



J'ai un certain penchant pour les jeux de réflexion, sur plateaux comme sur écrans variés. Quand je rédigeais mon mémoire de Master 2, chaque paragraphe était entrecoupé d'une bonne dizaine de parties de Démineur. Ça m'aidait à trier mes idées. 
J'ai gardé cette habitude devant mon pc, quand le cerveau est en surchauffe, j'aime bien m'évader par ici : un site de jeu par navigateur , j'y trouve des solitaires, des jeux de dames, des Mastermind, des sudoku, "cut the rope"... Mon bonheur pour mes micro-pauses quoi.
 
Mais là, je viens surtout partager avec vous leur section Plants vs Zombies. S'il y a des mini-jeux inspirés de l'univers PVZ, il y a surtout LA version d'essai gratuite du premier PVZ. Plutôt que de vous en parler en long et en large, autant vous donner les moyens de vous faire une idée par vous même non ?
 

PVZ à la base, c'est un tower defense. C'est un type de jeu particulier où on doit défendre une zone contre des vagues d'ennemis programmées. Pour résumer, c'est un jeu de stratégie. Quelles sont nos ressources ? Quelles défenses on construit ? Comment on les agence ?
Même en aimant les jeux de réflexion, j'étais plutôt réfractaire au tower defense. J'trouvais les vagues d'ennemis successives oppressantes et j'avais l'impression que ça gelait mon cerveau (comme si un Ice-shroom n'était pas loin). Mais ça, c'était avant. Les développeurs de Pop cap ont réussi à me charmer avec leur univers et leur humour.
Bien évidemment, je garde une préférence pour leur jeu de tir Garden Warfare qui me fait passer des soirées délirantes sur console mais je suis pas contre un petit niveau de jeu de stratégie le temps d'une pause,
pour remuer mes neurones et utiliser un peu ma cervelle avant qu'un zombi ne la dévore... 


Pas contre une petite partie de morpion non plus...


... même si c'est surtout pour le plaisir d'utiliser mes pions PVZ, enfin Squash versus Tall-nut.


Je n'ai pas encore de quoi faire un jeu de dame complet... Si je les plante dans le sol, vous croyez que ça pousse ces bêtes là ?


13/07/2015

[DIY] Touret détourné.

Parmi mes rêves d'ado, il y avait : trouver un touret et m'en faire une table. J'avais pas de l'ambition moi dans la vie ? ^^
Le touret, vous savez cette grosse bobine en bois qui sert à enrouler les câbles. Pour moi, ça symbolisait pouvoir faire ce qu'on veut, tenter des trucs, si c'est nul, c'est pas grave, c'est de la récup'. Une page blanche pour laisser exploser sa créativité en somme.
Les rêves parfois (même les petits), on les laisse de côté mais on les oublie pas. Un beau jour d'été, je bouquinais sur un banc en plein centre de Clermont et je vois deux mecs rouler un touret noir et le laisser là. J'ai foncé tête baissée.
"- Vous vous en débarrassez ?
- Ouep.
- J'peux le prendre donc ?
- Oué mais z'allez jamais pouvoir le porter.
- Ça va l'faire."



Ils m'ont bien regardée eux ? Une Claire motivée, ça peut porter tout ce que ça veut. Et une Claire piquée dans sa fierté, ça le portera même si elle doit en perdre deux vertèbres. Nan parce qu'il est vrai que la bestiole pesait son poids mais j'allais certainement pas demander de l'aide à qui que ce soit. Je suis donc partie tête haute en poussant, portant et roulant ma bobine dans les rues de Clermont. Bon, l'épisode de la porte d'entrée (pas assez large) fut épique et celui des escaliers non moins sympathique. L'homme m'a donc vu débarquer ruisselante, rouge écrevisse mais pas peu fière de ma trouvaille  :
- "Et tu vas mettre ce truc où au juste ?"
 
Bon je ne peux pas lui en vouloir, à le regarder de plus près, c'est vrai qu'il est moche, tout peinturluré de noir, plein d'échardes, abimé, rayé... ce n'était pas celui de mes rêves mais il s'en approchait et puis c'était un signe du destin. Point.



Première étape, lui rendre sa couleur d'origine et pour ça, il est parti faire un petit tour à la campagne. Mon père a dégainé sa super ponceuse et on a fait un beau nuage de poussière noire.


Il me fallait une surface plane, sans trous puisque j'avais l'intention de recouvrir le plateau de mosaïque. On a fait couper un morceau de contre-plaqué, mon père a sorti la scie pour l'arrondir et on l'a cloué au sommet du touret. Déjà, ça a plus de gueule non ?


Il reste des traces de peintures noires mais ça lui donne un petit côté cérusé que je ne trouve pas désagréable et qui renvoie à la couleur du ciment de la mosaïque.

Alors me voilà devant ma page blanche...
Par où commencer ? 
Choisir les couleurs : un peu de beige pour rappeler la couleur du bois et mes deux couleurs préférées, l'orange et le vert. Les couleurs de l'automne, de l'Irlande, de Poison Ivy
Je voulais quelque chose de très végétal, des lianes, des fleurs.



Au milieu de mes arabesques végétales, je voulais un damier. 


 J'ai trouvé de jolis pions en bois, tout simple, tout naturel.

J'ai placé une fleur beige du côté des pions clairs
et une fleur orange du côté de pions foncés.


J'ai le drapeau des cavaliers du Rohan qui flotte dans mon atelier.
A défaut d'être Eowyn, la dame du Rohan, 
je peux donc jouer aux dames devant le drapeau du Rohan.
C'est un début ;)


Parfaitement assorti à la couleur de mon plancher...


Si vous voulez vous lancer dans la mosaïque à votre tour, je vous renvoie à mon article Mosaïque, mode d'emploi.
Vous trouverez toutes les infos nécessaires pour débuter sereinement.



Ma table, elle ne craint rien. Ni les tasses bouillantes, ni les plats directement sortis du four. Elle m'enquiquine juste quand je veux écrire sur un papier. Il faut toujours penser à mettre un petit support dessous sinon mon écriture est biscornue mais je lui pardonne bien volontiers. 



Elle change d'allure au gré des heures de la journée.
A la lueur du soir, elle est belle comme tout.


J'ai longtemps hésité à la présenter sur le blog. J'ai fait mes armes de mosaïste dessus. Une sacrée pièce, de belles ampoules sur les doigts, quelques coupures aussi. Aujourd'hui, je lui vois tous les défauts de mes débuts, tout ce que je ferai différemment maintenant mais j'y suis attachée alors il fallait bien que je lui fasse une petite place ici.
Après tout, c'est sur elle que j'écris tous mes articles :) 


09/07/2015

Le sarouel de la grotte aux nageurs.


Le sarouel des nageurs, toute une histoire... Au tout départ, il y a un sarouel Aubin cousu à partir du livre Sarouels de Valérie Roy aux éditions Créapassions. Étant donné que je mosaïque souvent à même le sol, le sarouel c'est un peu mon bleu de travail. Il doit être avant tout confortable et m'accompagner dans mes positions improbables. J'avais donc éliminé les pinces à la taille pour y mettre à la place des smocks. Premières smocks réalisées et je crois bien que ça a été ma plus grosse crise de nerfs sur une machine à coudre...


Cette cousette date de 2013. Je m'étais dit que je le customiserais plus tard parce qu'il était un peu terne et sans histoire pour moi. Les smocks m'ayant usé les nerfs, je ne me suis jamais repenchée sur ce tissu. Surement par manque d'inspiration aussi...
Et puis cet hiver, alors que j’œuvrais sur le tote bag carnet de voyage pour ma sœur, j'ai repensé au tout premier tampon gravé indien qu'elle m'avait rapporté.


C'était peu de temps après la sortie du film Le Patient Anglais et ce petit personnage par sa simplicité, ses bras tendus et la forme de son corps nous avait évoqué, à toutes les deux, les personnages de la grotte aux nageurs.


Comme mon sarouel, il était resté toutes ces années au fond d'un tiroir en attendant d'en faire quelque chose. A priori pas de rapport entre l'Inde et le désert de Lybie et pourtant c'était limpide pour moi, ces deux là n'attendaient que de se rencontrer...


Puisque j'en étais à utiliser ce qui n'avait jamais servi, c'était l'occasion pour tester mon nécessaire à linogravure et ainsi essayer de créer d'autres tampons, cette fois-ci, je l'espérais plus proches encore de ce que je voyais dans le film.


Je l'ai donc regardé pour la énième fois et fait quelques captures d'écran.


Une fois quelques traits esquissés au crayon de papier sur la plaque de lino, il n'y avait plus qu'à se lancer. Au final, creuser avec la gouge est plus facile que je l'imaginais mais une chose est sûre, réussir à faire exactement ce qu'on veut demande de l'entraînement. Ces formes simples étaient donc l'idéal pour débuter.



J'ai n'ai pas fait de test au préalable sur un tissu. Je me suis jetée sur mon sarouel. Pourquoi cette urgence ? Je sais pas. Parfois, c'est comme ça, on a envie de tracer. Mes premiers essais se trouvent donc sur le sarouel, avec leurs imperfections, leur couleur moins marquée... et au final, ces défauts me plaisent. Le résultat est plus proche de l'art primitif et mes nageurs semblent usés par les âges.




Je me régale de les voir nager et onduler sur le tissu.



J'ai essayé de créer des alignements comme dans la fresque originale 
pour que l'impression au premier coup d’œil soit la même. 


Même si ce n'est pas fait exprès, mon chèche s'allie à merveille avec ce sarouel.
On les dirait conçus pour être portés ensemble. 



 La présence des personnages est discrète, ils longent ma jambe droite, sur l'avant et l'arrière.
Difficile de les voir de loin sous la lumière dure du soleil mais là encore, ce détail me séduit.



 J'aime bien l'idée que les nageurs se cachent dans les plis de mon sarouel comme ils se cachent dans le désert.  


Le désert a ses secrets et ses légendes et j'avais envie de vous parler d'un bijou qui trouve ses origines là-bas.

Ma grand-mère a voulu donner ses bijoux à ses enfants et petits enfants. Sachant que les perles et l'or ne me parlaient guère, elle a songé à m'offrir sa Croix du Sud.
Le bijou était très beau mais ne voulant pas suspendre à mon cou un objet dont je ne connaîtrais pas la symbolique, je suis partie à la recherche de son histoire. 
La Croix du Sud, autrement appelée Croix d'Agadez est issue de la culture touarègue.
Il existe 21 modèles de croix, chacun est l'emblème d'une région et indique ainsi la provenance de celui qui la porte. Il est dit que cette croix représenterait les 4 points cardinaux ou l'étoile qui les guide dans leurs déplacements.

Une légende entoure également ce bijou. Un guerrier voulant déclarait sa flamme à sa belle enfermée par son père demande au forgeron de lui créer un bijou pour transmettre le message à sa place. D'après ce que j'ai lu, le forgeron a une place à part chez les touaregs puisque c'est celui qui forge les instruments de cuisine, les armes, les bijoux. Il a le droit d'entrée dans toutes les familles et serait même épargné en temps de guerre. Il est ainsi le messager idéal. Amour se représentant par les symboles O et + en Tamacheq, le forgeron juxtapose ces deux symboles et camoufle le message trop évident avec des fioritures... Ainsi serait née la première croix d'Agadez.
Je suis contente qu'elle ait pensé à moi pour ce bijou dont la symbolique est on-en-peut-plus belle : un peu d'amour, un peu d'étoiles, un bijou pour se rappeler d'où on vient et pour nous aider à trouver son chemin.

  
J'espère que mon histoire de sarouel aux nageurs, de peuple berbère et de Sahara vous aura fait sentir le vent chaud du désert dans vos cheveux.


A tant parler de nageurs, je ne peux que vous présenter un chat qui nage en plein bonheur dès que je porte un sarouel... Mon félin croit que ces vêtements sont des hamacs à chat. Avec cette chaleur, il dégouline là dedans comme un Carambar sur un radiateur.


Quant à la table en mosaïque qu'on entraperçoit sur la photo, je vous en parle lundi... Je vous laisse pour l'heure avec la belle musique de Gabriel Yared. A chaque fois que je l'entends, j'ai envie de revoir le film. Si vous ne l'avez jamais vu d'ailleurs, ruez-vous sur ce chef-d’œuvre. C'est un de ces films rares qui vous emporte loin, d'une poésie et d'une esthétique éblouissantes.


(Toutes les photos de cet article autres que les miennes sont directement issus du film)