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30/11/2015

Un nouveau sac pour de nouveaux projets.

Après tous vos commentaires qui m'ont vendu du rêve concernant mon orientation professionnelle, je vous dois une réponse correcte.

J'vais pas vous faire mon cursus depuis la maternelle hein, j'vais commencer au lycée, ça sera bien suffisant. J'ai choisi de faire un Bac S. Officiellement parce que j'étais fan de Sciences Naturelles. Officieusement parce que je ne savais pas trop ce que j'allais faire après et que j'estimais que ça me laissait plus de possibilités pour la suite. Si je m'éclatais avec la géologie, les divisions cellulaires et autres curiosités de la Nature, je mourrrrrrais d'ennui en Maths et Physique. Ça ne m'intéressait prodigieusement pas. 
Je n'ai jamais autant dessiné qu'à cette période là, sans doute pour évacuer, dès que je le pouvais, toute la part de créativité qui ne pouvait pas s'exprimer entre deux formules et théorèmes. Les mathématiciens vous diront qu'il y a une part de créativité dans leur science, je veux bien les croire mais ça me dépasse.


J'suis partie fouiner dans ma pochette à dessins de cette époque : y'a des croquis d'Edward aux mains d'argent et de chevaux en veux-tu, en voilà. Des portraits aussi, beaucoup.


Alors forcément, c'est mes héros de l'époque (Jamel, Shinji d'Evangelion, The Crow...) et des parfaits inconnus aussi. Ne me demandez pas d'où sort ce mec à droite par exemple, j'en ai aucune idée. Je me lançais des défis, j'essayais de trouver mon style (et je le cherche encore d'ailleurs...*soupir*).


Je m'exerçais avec mon crayon de papier et je progressais petit à petit en autodidacte. L'idée de prendre des cours de dessin ne me venait pas à l'esprit. Pour moi, le dessin c'était la liberté absolue et je n'avais pas envie de mettre des cours ou des règles là-dessus. En la matière, je ne jurais que par une citation de Tim Burton "Et puis merde, peu importe que je sache dessiner ou pas. L'important c'est que j'aime ça". (cf les entretiens de Tim Burton avec Mark Salisbury)  

Deuxième aspect, j'vois pas où je les aurais casés de toute manière ces cours, je bossais comme une dingue et j'avais déjà en parallèle des cours de solfège et de flûte traversière. Comme le dit Renaud dans sa chanson, avec mes devoirs à la maison, j'avais largement ma semaine de 60 heures.


Elle pourrait carrément être déclarée hymne de mes années lycée tant je l'ai écoutée en boucle et tant elle représente ce que je ressentais à ce moment précis et à quel point elle me définit toujours. 

Je sais pas si vous aviez le même rituel mais nous, sur la photo de classe, en fin d'année, on s'écrivait des mots entre potes. Les dernières années de lycée, on demandait parfois à certains profs de laisser leur griffe. Ainsi en Première, mon prof de physique me souhaitait "De bonnes vacances sans physique-chimie" (le sage homme... ) tandis que ma prof de français m'écrivait : "N'oublie pas Claire, que la voie littéraire peut s'ouvrir devant toi quand tu le voudras...".
C'était tout mon drame, j'aurais voulu une filière sur mesure avec Sciences Nat' à foison mais autant de Français et de Philo. Comme ça n'existait pas, je subissais les matières scientifiques que je détestais. 

L'année de la Terminale, un samedi soir, premier Eurêka, devant un épisode de Buffy contre les vampires (comme quoi les Eurêka, ça tombe vraiment n'importe quand chez moi) : Psychologue !!! mais c'est bien sûr !! L'alliance parfaite de sciences humaines et de biologie et un métier tourné vers l'humain, qui a du sens ! C'était une évidence et rien ne me ferait changer d'avis. Pas même ma charmante prof de Physique de Term qui s'est hâtée de prophétiser un "De toute façon, tu n'y arriveras jamais, seulement 5 % obtiennent leur diplôme de psy".

J'ai eu mon Bac avec mention (en ayant ni la moyenne en maths ni en physique, comme quoi les miracles arrivent !). Au premier cours de Psycho à la fac je me suis dit j'avais fait le bon choix ! C'est quand même la seule filière où tu peux disséquer un cerveau de mouton à 8h et disserter sur Bourdieu l'aprem. De l'étude du sommeil du nourrisson, au développement du langage en passant par la vie des crabes violonistes et la sociologie de la pornographie, en psycho on passe du coq à l'âne et on s'ennuie pas. On est aussi les premiers cobayes d'un tas d'expériences des étudiants en fin de parcours. On répond à des tas de questionnaires, on passe et on fait passer des tas de tests (même qu'on a même eu droit au détecteur de mensonges ^^). C'est aussi des conférences sur le suicide et les soins palliatifs le samedi matin, le tout en gardant sa bonne humeur. C'est des rencontres, de l'émotion, du vivant. La psycho, c'est la vie et puis c'est tout.


Au niveau du dessin, j'ai rien lâché tout ce temps là. J'ai patouillé dans la peinture toutes les nuits les premières années de fac. Je vous épargne mes œuvres, un peu trop personnelles (et/ou conceptuelles ^^) pour finir sur un blog. J'ai suffisamment patouillé pour savoir que la peinture, ça défoule mais concrètement, je n'arrive pas à en tirer grand chose. Je suis donc retournée à mon fidèle crayon de papier, mon pilot V5 noir et quelques touches de crayons de couleurs. 

 
J'ai donc toujours dessiné sauf la dernière année d'études : véritable trou noir dans ma vie. Je changeais de villes tous les deux jours, je vivais dans ma valise et dormais dans les trains. Je ne faisais que bosser. Durant cette année, quand j'arrivais à dormir 3 heures, je m'estimais heureuse. J'ai fini sur les rotules et malade comme un chien mais j'ai obtenu mon diplôme, mention Bien (spéciale dédicace à ma prof de physique, je fais partie des 5 % connasse ! Excusez moi, mais ça soulage). 

On m'avait prévenue pour les débouchés mais allez dire ça à une passionnée... J'ai enchaîné périodes de chômage, temps partiel, bénévolat et je suis tombée sur des carreaux d'émaux de Briare à Dalbe deuxième Eurêka : la mosaïque! La suite vous la connaissez.

Ces derniers temps, je m'agaçais toute seule, je commençais à en avoir marre de contourner mes lacunes. Je parlais souvent de prendre des cours de dessins sans jamais oser franchir le pas. Les hasards d'une expo font qu'on rencontre une chouette personne et zou ! on se lance ! Cette année, j'ai décidé de regarder mes difficultés en face pour progresser. Avec l'âge, on change d'avis : plus de techniques, c'est plus de liberté.  

 

Je ne voyais pas comment trimballer mon carnet de croquis format A3. J'aime pas me balader avec un carton à dessin. Je trouve que ça fait "j'me la joue artiste-maudite-bohème", du coup je me suis cousu un sac sur mesure pour ranger mon bloc et ma trousse. Avec un rabat à l'intérieur pour le protéger de la pluie.


Des papillons et des feuilles qui semblent s'envoler de ma trousse dans un souffle de vent.


Deux heures au calme et dédié au dessin chaque semaine pour travailler la technique. Ce sont des cours en groupe mais individualisés et adaptés au niveau ou objectifs de chacun. C'était ce que je voulais pour pouvoir améliorer des points précis.


Dès le deuxième cours, j'ai senti que j'allais devoir bien m'accrocher à mon crayon quand elle m'a sorti un dessin de Léonard de Vinci à reproduire. Je suis ressortie deux heures plus tard avec mon dessin et la même sensation de fatigue que si j'avais fait une dissert' de 4h.


Même si parfois quand je la vois arriver avec ses projets et ses photos, j'me dis "elle est folle, comment elle veut que je fasse ça !!" mais au final, j'suis seule devant ma feuille et je suis bien obligée de m'y coller. Elle me fait travailler des trucs sur lesquels je serais pas allée spontanément (j'me lève rarement avec une envie de dessiner une théière) mais elle me laisse faire mes propres expériences. Elle me met juste de nouveaux outils entre les mains et je m'éclate avec tous mes nouveaux jouets


Premier test au fusain.


Croquis rapide avec craies ou feutre à l'eau.


En ce moment, toujours en mode croquis rapides, on bosse les perspectives.
Elles et moi, on est un peu fâchées, sans doute que ça me rappelle trop les cours de géométrie dans l'espace. 
C'était dans ma top-liste des choses à travailler d'urgence.


Souvent, je trouve ça dur parce qu'elle me sort de mes sentiers battus. Souvent je peste intérieurement parce que je travaille sur des choses qui me plaisent pas forcément, que mes premiers tests sont ratés mais au final c'est ce que je voulais. J'adore finir ma semaine comme ça, ça me donne plein de pistes à explorer le week-end.
 
Cet été, pendant que cette histoire de suivre des cours de dessin prenait forme dans ma tête. Un second projet se formait.
En remaniant mon CV, j'étais embarrassée avec mes expériences de psy d'un côté, la boutique et l'animation d'atelier-créa de l'autre. C'était difficile pour moi de choisir ou de séparer ces activités que je trouvais de plus en plus entremêlées.
En prenant juste un peu de recul sur mon profil, j'ai vu le titre de psy, la pratique de la musique des années durant, un brin de théâtre et de danse, le dessin, la mosaïque... On arrive au troisième Eurêka

J'ai toujours été attirée par l'art-thérapie. J'avais lu pas mal de livres sur le sujet (des vrais bouquins d'art-thérapie hein, pas des livres de coloriage pour adulte). Je me suis rappelée que je voulais même me spécialiser dans la musico-thérapie au départ, j'avais monté un atelier dans ce sens là avec des enfants autistes en stage et puis les aléas de la vie... 
Je crois que j'avais un petit problème entre moi et moi-même sur ma légitimité en ce qui concerne le dessin. Je suis en train de régler ça à travers les cours de dessin. 
J'ai lancé toutes les démarches nécessaires pour ces projets, tout s'est enchaîné plus rapidement que ce que je pensais et me voilà en pleine formation d'art-thérapeute. Ravie ! :)



Même si je tiens à mon anonymat et même si je fais très attention à ce que je livre sur le blog, ça me paraissait difficile de taire cette partie de ma vie et ces nouveaux projets. Je pense que ma formation va me demander beaucoup de temps, je vais m'y investir à 200 %. 
Même si niveau créations, j'ai tout ce qu'il faut dans les tiroirs pour tenir de bons mois, je ne suis pas sûre de parvenir à être aussi régulière dans mes publications. Je vais essayer mais il ne faudra pas s'étonner si je suis un peu moins présente.
Je laisse la boutique vivre sa vie de boutique. Je remettrai de temps en temps des nouveautés mais je ne prendrai plus de commandes personnalisées. J'ai eu trop de mal à finir les dernières (Merci encore pour votre patience !!).


A celles qui ont imaginé du social, de la science, de l'humain et un brin d'artistique, vous étiez tout près, je suis un mélange de tout ça ^^
 
A celles qui m'ont imaginée : 
- Dans l'informatique : oh que non, j'suis une pure néophyte mais si ils ouvrent un jour un Master de Jeux Vidéos option Butage de zombies, tenez-moi informée ! 
- Archéologue : ça aurait pu parce que j'y ai très sérieusement songé fut un temps. Mais bon, j'avais aussi envisagé toiletteur pour chien, palefrenier et dresseur d'orques à Marineland...
- Dans l'événementiel, le culturel ou le tourisme : pour le coup pas du tout, mais j'vais voir avec la Mairie s'ils ne peuvent pas me laisser assurer la visite en petit train de Clermont, juste pour le kiffe de temps en temps. Tchou-tchouuuu !!!
- Dans le bâtiment : mes proches vous diront que j'ai déjà parlé à plusieurs reprises de CAP carreleur alors qui sait, ça sera peut-être mon quatrième Eurêka... ;) 
- Des choses en lien avec la magie, le fabuleux, les fées et les lutins : j'espère que vous n'êtes pas trop déçues... 


La prochaine fois, moins de blabla promis, plus de DIY !! :)  

26/11/2015

De la laine en rempart à la haine.

Chaque hiver, je vous parle de l'opération Sakado donc je vais en partie me répéter dans cet article mais ça ne me dérange pas puisque c'est pour la bonne cause. Pour présenter rapidement l'association, rien de mieux que le descriptif que l'on peut trouver sur leur site

"Depuis 2005, l’association SAKADO collecte des sacs à dos à l’occasion des fêtes de fin d’année pour les distribuer aux sans-abri. Grâce à SAKADO, vous n’offrez ni un toit, ni un emploi mais un geste de solidarité sous la forme d’un sac à dos de 35 ou 45 litres en bon état contenant 4 kits d’objets usuels et pratiques :1 kit SAKADO chaleur, 1 kit SAKADO hygiène, 1 kit SAKADO festif et 1 kit SAKADO culture."

Depuis maintenant plusieurs années, l'association fait appel aux tricoteuses de notre café-tricot pour constituer les kits "chaleur". Chaque année, je réponds à l'appel tout simplement parce que j'aime cette action limpide et concrète. J'ai eu un peu de mal à me mettre en route cette année, sans doute à cause du beau temps exceptionnel de cet automne et d'une épaule bancale. Ma mère de son côté a commencé par tricoter un snood et trois bonnets (dont le Bus Hat repéré chez Perrin Pimpim).



Ça a suffi à me mettre le pied à l'étrier


J'ai donc pris le relai et j'ai commencé par tricoter trois bonnets rayés. Le principal souci chaque année, c'est d'avoir de la matière première pour faire les bonnets, écharpes, mitaines... La laine, c'est le nerf de la guerre. Au dernier café tricot, une des tricoteuses avait amené tout un lot de petites pelotes de laine données par quelqu'un qui souhaitait s'en débarrasser. Personne n'en voulait. J'ai récupéré le tout, gardé une partie pour un projet de Yarn Bombing qui j'espère verra le jour (affaire à suivre...) et mis de côté les laines qui convenaient le mieux au public majoritairement masculin de Sakado. 


Bien évidemment, c'était des bouts de pelotes de différentes couleurs, ce n'était pas les mêmes bains, ni les mêmes grosseurs de fils. Malgré tout en complétant avec quelques pelotes de laine à moi, en filoutant, en jouant sur les rayures, en doublant les fils, j'ai réussi à épuiser tout le stock de laine et à faire 10 bonnets sur le même modèle
- un modèle en côtes 2/3, parfait pour cette situation car l'élasticité des côtes le rend ajustable à chaque taille de tête. 
- tricoté en doublant les laines avec des aiguilles 8, ce ne sont pas des chefs-d’œuvre d'originalité mais ils sont terriblement épais et chauds !


On m'a fait un don de laine, je la transforme et j'en fais don à mon tour. Il y a quelque chose qui me plaît bien dans cette chaîne. Et à l'issu de cette semaine de tricot intensif, je me suis dit qu'on ne devrait jamais oublier à quel point faire du bien autour de soi, c'est aussi se faire du bien. 


Vous avez sans doute entendu parler de la fable du vieil homme Cherokee et de son petit fils. Vous la trouverez facilement sur Internet, sous différentes formes. Je vais la résumer ici de manière un peu grossière. 
Le vieux sage explique à l'enfant la dualité présente en chaque homme grâce à la métaphore de deux loups.
Le loup blanc est bienveillant et vit en harmonie avec ce qui l'entoure. Il est pacifique, serein, humble, généreux, joyeux, lucide, solidaire et attentif aux autres

Le loup noir, quant à lui, est un vilain fourbe, pétri d'arrogance, de chagrins et d'envies. Il rumine ses regrets, s'apitoie sur lui-même. Dévoré par sa colère et sa haine, il est incapable de penser. Il est bagarreur, violent, manipulateur et cherche à dominer par la peur.
« Tu vois, l’Homme a ces deux loups en lui. Chacun de nous abrite en lui un loup noir et un loup blanc qui ne cessent de s’affronter parce que tous deux veulent dominer l'esprit. »
Le garçon écoute attentivement son grand-père et finit par demander : "Mais alors lequel des deux loups l'emporte, grand-père ?".
Celui-ci répond simplement : "Celui qui gagne, c'est celui que tu nourris".


Au vue des derniers événements, je me suis dit qu'il y avait urgence à nourrir un peu mon loup blanc et celui-ci a été très vorace en fils à tricoter. Ceci expliquant aussi mon absence sur le blog la semaine dernière.
Plutôt que de nourrir la peur et la haine devant BFM TV, j'ai choisi de dévorer des mètres de laine et de recouvrir mes proches, les sans-abri et pourquoi pas le monde de laine ! (et là, y'a pas du challenge ! ^^)

Au final, je vais déposer aujourd'hui ce qui a été tricoté à 4 mains dans un des points de collecte SAKADO : 16 bonnets, un snood et une écharpe

Et pour clore cet article, je laisse une image de mes deux loups noir et blanc préférés : ceux qui décorent mon tome 7 de Luuna, dédicacés par Keramidas et Crisse. A lire ou à relire ! 


Lundi prochain, j'ai l'intention de vous parler de quelques projets perso avant d'attaquer sans doute une série de DIY pour Noël (paraît que ça approche ^^). Du coup, j'vais devoir vous dire un peu ce que j'fais dans la vraie vie (bon, même si le blog, c'est la vraie vie aussi, enfin vous avez compris). Vous savez déjà que j'ai un Master 2 en poche mais vous savez pas de quoi ? Vous voulez prendre des paris ? Vous m'imaginez faire quoi dans la vie ?

PS : oui, c'est ma manière à moi de passer un bilan de compétence gratis ! ;)



24/11/2015

Choisir de voir la beauté du monde à travers le tissu...

Vendredi 13 Novembre, j'avais passé une pure journée. J'avais profité de la gratuité du Musée Bargoin (en lien avec Carnet de Voyage) pour retourner voir la belle expo Indigo.
Je voulais saisir cette belle occasion de faire les photos que je n'avais pas pu faire lors de ma première visite. J'en ai fait une bonne centaine. Elles n'avaient pas pour but de finir sur le blog. A la base, je voulais juste capturer des détails, une atmosphère pour pouvoir y retourner inlassablement et me laisser inspirer par tous ces motifs,
notamment ceux des tissages d'Amérique Centrale.


Du bleu Indigo à tous les étages.


Bleu des vêtements de pêcheurs et des normandes.


Bleu jean
et patchwork fait par les civils canadiens pendant la seconde guerre mondiale.


Bleu ouvrier...


Bleu des haoris et kimonos japonais...


Bleu des sashikos...


Non, ce n'est pas un motif imprimé mais bien de la broderie.
Je vous laisse voir de plus près...


C'est d'ailleurs ce qui m'avait fait venir à l'expo. Quand j'ai entendu indigo, j'ai pensé immédiatement Sashiko et Furoshiki, deux choses qui me fascinent et qui constituent une bonne partie de ma bibliothèque.
Toute la partie japonaise de l'expo m'a donc enchantée, en particulier cet uniforme de pompier de la fin du 19ème siècle par son côté "samouraï du feu".



De la beauté des tissus rapiécés des milliers de fois...


des broderies hongroises...


 ou arméniennes.



Un détour par la Chine.



J'ai trouvé la plus belle salopette au monde !!!
Ne cherchez pas, aucune autre ne peut rivaliser face à ça.



Des tenues toute en finesse et broderies.


Visiter l'Inde...





l'Afrique...


le Maroc... 


et le Niger.


Passer de longues minutes à observer les détails de cette broderie au point de chaînette.


Une journée à voyager de salle en salle, de pays en continent, à se perdre dans les détails et à échanger quelques mots avec les carnettistes présents pour croquer la collection présentée.
Une pure journée donc. J'avais enchainé avec quelques heures de dessin, un bon repas et une soirée plaid-party avec Homme, Chat et Tricot devant un match de foot à la télé... ou comment revenir brusquement à la réalité.

Autant pour l'attentat à Charlie Hebdo et ceux de Janvier dernier, j'avais pleuré, déversé ma colère et ressenti le besoin de rire, d'appeler mes amis, d'aller aux rassemblements, de continuer leur combat en faisant vivre le journal.
Autant là, je me suis sentie démunie, perdue dans le non-sens, sans même réussir à mettre un mot sur ce que je ressentais.

Samedi, je suis donc partie à la Chapelle des Cordeliers. Non pas pour prier. Au passage, même s'il partait d'une bonne intention, le hashtag international "Pray for Paris", qui sonnait comme une injonction, a juste permis aux croyants et aux athées d'avoir un prétexte de plus pour se foutre sur la gueule sur les réseaux sociaux. Dans un pays laïque, on ne prie pas, on se recueille nom de nom !! et libre aux croyants de prier dans leur moment de recueillement... Bref, lassée de voir défiler de la merde sur mon pc, je suis partie m'aérer l'esprit dans ma Chapelle voir l'exposition de France Patchwork, délégation Puy de Dôme.  

Je n'ai pas été déçue par ce que j'y ai trouvé. Je ne m'attendais pas à une expo de cette ampleur. Ça a été un crève-cœur de devoir en sélectionner qu'une maigre partie pour cet article. J'ai choisi ceux qui avait une résonance particulière pour moi, ceux qui se répondaient entre eux. J'ai parfois pu mettre un nom, parfois non. Je vous laisse aller sur le site de la délégation régionale pour en voir davantage. Vous y trouverez notamment l'album photo de la valise de délégation. 

Dans cette valise, on trouve des patchworks de petits formats, tous sur le thème de la porte.


Des portes orientales...


à La porte du Ventre Auvergne d'Annie Camus.


Je me suis rendue compte que beaucoup des patchworks qui m'arrêtaient étaient réalisés par Annie Camus. J'ai pu échanger avec elle, glaner quelques précieux conseils. J'avais récupéré sa carte de visite aussi pour aller sur son blog mais je l'ai perdue, soit dans le fourbis de mon sac à main, soit dans le fourbis de mon atelier... (oui je sais, je perds tout mais ho hé hein bon !) (et oui je sais, référence d'un autre temps ^^) Si jamais je le retrouve, promis, je partagerai ça sur Facebook.  

Michèle Boyot nous a ouvert Les portes de ma réserve 
et je ne suis pas tellement étonnée d'y voir un chat (tous les mêmes !!)
 

J'ai passé du temps à admirer les broderies au ruban 
de La Porte bleue de St Suliac par Christiane Dupuy Gardel...



et à rêvasser devant La porte ouverte sur... de Martine Besain.


D'une manière générale, c'est ce que j'ai aimé dans cette expo, les tableaux de tissu présentés encourageaient vraiment la rêverie... Dans l'humeur du moment, ça faisait du bien de s'évader dans de tels paysages.



Comme au Musée Bargoin, il y avait des vêtements qui flottaient dans les airs, habillés de broderies.


J'ai découvert un travail de recherche intéressant entre plasticiennes, céramistes et "patcheuses".


Si j'étais un arbre, je serais pierre de Sylvie Pons, céramiste. 
Avec Annie Camus, Marie-Jeanne Lablanquie, Damienne Le Boiteux et Dominique Nuq.


Bref, je me suis perdue dans une forêt de patchworks.


J'ai adoré ce mini patch, toujours dans le thèmes de la porte : Porte du temple d'Anchor par Carmen Blanquet
Il est sublime !


J'ai flâné là-dedans, d'arbres en arbres, de racines et racines... 


J'y ai même trouvé des champignons mais je suis pas sûre qu'ils soient comestibles.


J'ai été charmée par la poésie du patchwork d'Édith Brunet : Sur les chemins de Bohème...


et j'ai regardé voler les Cerfs-volants de Mamouchka (par Guillemette Ettori).


Tout ceci était très apaisant, peut-être du fait du potentiel hypnotisant des patchworks...


comme les décalages en Y de Michelle Ernoult.


ou ce tourbillon de feuilles.


Il y avait vraiment quelque chose de magnifique à voir tous ces patchworks aux formes géométriques 
dans un espace qui allait si bien à leur démesure.


Certaines œuvres, on avait même l'impression qu'elles avaient été conçues pour ce lieu 
et pour être placées devant ces croisillons du vitrail


Transparence des tissus, du verre... Laisser jouer la lumière.


J'ai eu un peu de mal à revenir sur le blog. J'ai décidé de partager avec vous toute la beauté du monde, tout ce qui nous rassemble par-delà les cultures, tout ce que l'humain peut bâtir avec patience et amour, plutôt que de trop parler de ceux qui détruisent tout en quelques minutes. 

En espérant que cela vous aura fait du bien...

Si je me suis murée dans le silence quelque temps, par respect, par pudeur, par besoin de réflexion, je n'ai pas été improductive pour autant. Bien au contraire !
Je reviens tout bientôt pour vous parler tricot.

L'expo de France Patchwork se terminait le lendemain (oui, j'ai le don pour aller voir les expo au dernier moment...) mais celle du Musée Bargoin est accessible jusqu'au 10 Janvier 2016 (et l'entrée est gratuite le premier dimanche de chaque mois). Je ne vous ai montré qu'une infime partie de cette sublime collection. N'hésitez pas à aller vous perdre (ou vous retrouver) quelques instants dans les tissus !