16/09/2018

Yarnbombing "Poupées russes".



Mes poupées russes ont investi la place du Terrail à Clermont-Ferrand. 
C'est donc avec plaisir que je peux enfin vous dévoiler sur le blog mes huit petites femmes 
(pas si petites que ça quand on doit les tricoter cela dit).


Toutes colorées mais toutes différentes par leurs motifs et leurs appliqués. 





Parmi ces huit matriochkas, se glisse discrètement une Ukrainienne. J'étais un peu ennuyée de mettre en avant un emblème de la Russie sans d'une manière ou d'une autre pointer leur dirigeant actuel qui me fait des frissons dans le dos. J'étais aussi fortement enquiquinée par les valeurs traditionnelles que peuvent véhiculer les poupées russes. Elles symbolisent la maternité mais d'une certaine manière cloisonnent aussi les femmes à cette image-là. Tricoter des poupées russes avec de jolis motifs fleuris, ok, mais il ne fallait pas que ça vienne piétiner mes convictions. 


C'est ainsi qu'Inna Shevchenko s'est imposée dans ma tête et dans le décor.
Adieu le joli foulard sagement noué, bonjour la couronne de fleurs des Femen


Cette guerrière pacifiste me fascine. Je ne suis pas d'accord à 100 % avec toutes les actions des Femen mais leur présence dans le paysage mondial apporte une bouffée d'oxygène aux femmes (et à toute personne humaine éprise de liberté par ailleurs). Leur courage démentiel et l'esthétisme de leur action sont tellement inspirants ! 


J'ai pris du temps pour décider quel slogan ma Femen de laine porterait. J'ai opté pour MY BODY, MY CHOICE. Initialement dédié pour militer en faveur de l'IVG, ce slogan va bien plus loin je trouve. Il est bon de rappeler que chaque femme (et chaque humain) a le droit de disposer de son corps.


Hormis cette différence majeure de nationalité, toutes mes poupées se ressemblent. Leur visage ont tous été construits en suivant la même méthode mais, magie du fait-main, elles se retrouvent au final avec un visage bien différent et je trouve, une réelle personnalité






Chacune a sa petite histoire. Je vous prépare un article pour bientôt afin de vous expliquer un peu comment ce projet a vu le jour, les "secrets de fabrication" et les petites anecdotes associées aux poupées. Je les aime toutes d'amour.


Je les installe tous les matins et je les désinstalle tous les soirs (pour éviter les dégradations ou les vols nocturnes). 
Elles sont donc visibles à "heure de bureau" de 9h à 19h environ ;) 


Volontairement, je n'ai pas positionné Inna de manière centrale autour de cette fontaine. C'est un clin d’œil discret pour qui veut le voir. Malgré tout, elle est majeure dans ma création puisque si on enlève sa présence et son petit sourire en coin, mon yarnbombing ne veut plus dire la même chose. C'est la représentation des minorités, de l'originalité, de la liberté et d'une voix qui s'élève parmi la foule et cela me semblait nécessaire (ne serait-ce que pour moi).


13/09/2018

Déambulation autour du street art dans les rues de Clermont.

Si vous lisez ce blog depuis un moment, vous savez que j'adore flâner dans les rues de Clermont (et vous embarquer avec moi au passage). 


Si je ne me lasse pas d'admirer les vieilles pierres du centre ville chargées d'histoire... 


... j'aime tout autant découvrir de petites ruelles graffées

 


Parcourir la ville n'est jamais ennuyeux puisqu'il y a toujours quelque chose de nouveau à observer...


... des toits aux petits recoins des trottoirs


 Comme un jeu de piste, j'ai longtemps suivi des chats


et à force de voir ceux-ci me tourner le dos, j'ai fini par trouver une petite souris qui danse. Logique !


Mes sorties en ville ont des airs de chasse au trésor et rien ne me rend plus heureuse que de trouver un nouveau petit dessin au pochoir, un petit collage. Je collectionne des centaines de clichés de street art et je profite de cet article pour en partager certains avec vous.  
Ces dernières années, j'ai aimé ces tout petits bonhommes-araignées à 4 pattes, bien cachés. Avec leurs postures, il me faisait penser au vieux Kamaji à 6 bras du Voyage de Chihiro. 


Puisque je vous parle de Miyazaki, j'ai vraiment été ravie de voir ma ville envahie un temps de petits sylvains tout droit sortis de l'univers de Princesse Mononoké.



Il n'en fallait pas moins pour que je me sente dans la peau du prince Ashitaka à suivre leurs traces qui me mèneraient bien évidemment dans les méandres d'une forêt magique :) Quelle respiration en plein centre-ville bétonné !!!


Je vous avait déjà parlé de mon grand safari graffiti, je vous renvoie à l'article consacré aux rhinocéros de Rino.


Lors de mes balades en centre-ville, j'apprécie aussi tomber, au hasard des rues, sur des petites curiosités. Avouez que même si on sait que ce fauteuil va nous anesthésier le postérieur par le froid, on rêve de tester son confort "supplément neige" non ?


Je photographie aussi les affiches, publicitaires ou non, qui me font sourire


Celles qui défend nos droits aussi ! 

(J'ai laissé la résolution d'origine pour qu'en cliquant dessus vous puissiez la voir en plus grand et la lire) 


Certains tags ne sont pas graphiquement déments mais ça a tellement fait plaisir à la fan de Noir Dés en moi de voir cette phrase s'afficher en grand... C'est une de mes devises et une des rares phrases écrites et encadrées dans mon atelier. Il y a parfois de petites choses qui illuminent une journée.



En quelques années, j'en ai croisé pas mal de ces petites choses qui nous remettent sur les bons rails ou nous font réfléchir quelques instants. 



Juste après les attentats du 13 Novembre 2015, je suis tombée sur cette colombe et ça a eu un effet baume au cœur immédiat. Juste de savoir que quelqu'un avait pris la peine de dessiner ce symbole d'amour et de paix dans un coin d'atelier et venait nous l'offrir, ça m'a redonné un peu d'espoir en l'espèce humaine. J'crois que c'est aussi ça que j'aime dans le street art, cette générosité très touchante.


J'ai rencontré de petits êtres en papier empreint d'une certaine poésie


Et aussi des pandas un peu punks !


Un joli flamant rose


Des crânes, tout petit ou très grand !


De jolis brins de femme très détaillés et très fins. 


Et ce tag, j'ai adoré ! De quoi me faire faire un moonwalk de joie !!!

Who's bad ?


J'avoue avoir une faiblesse pour les références à la pop culture


C'est tellement la méga classe de rentrer chez soi en disant "Chéri, j'ai croisé Batman au bout de la rue!".


Forcément, les références vidéo-ludiques tendance rétro gaming, ça me parle aussi pas mal. 


Et puisqu'on parle de rétro-gaming, le fameux Invader a envahi Clermont et a été inspiré par nos volcans d'Auvergne.


et notre festival du court-métrage


Tous les invaders de Clermont ne sont pas montrés dans cet article, je vous laisse le plaisir de les chercher en arpentant les rues de Clermont. 


J'avais aperçu cette part de pizza sur une pizzeria mais c'est seulement en m'approchant pour prendre la photo que j'ai distingué les petits invaders à l'intérieur...


Quant au Serge Gainsbourg rue Serge Gainsbourg, il est tout simplement magistral !


Serge Gainsbourg a inspiré un autre street artist d'ailleurs dans le même coin... 


Je ne peux pas aborder la mosaïque et les rues de Clermont sans évoquer la splendide pharmacie tout en mosaïque de la place Delille. Actuellement fermée, j'espère qu'elle reprendra un jour du service, elle est trop belle (et emblématique de ma ville) pour finir délabrée !


L'Egypte figurant souvent dans les fresques de Keymi, ma transition est toute trouvée. A mon humble avis, lui aussi est emblématique de ma ville. Je crois qu'il a marqué tous les clermontois avec ses graff au moment des travaux du tramway. Il a apporté tellement de beauté dans ce merdier ambiant !



Ces grandes fresques sont sublimes !


ou rigolotes...



Il faut dire aussi que la pierre noire volcanique met merveilleusement bien en valeur leurs couleurs.


Autre artiste incontournable à mon avis : Motte
Je lui trouve de l'humour, de la douceur et une petite patte cartoonesque. 


Je ne ferai que citer brièvement le travail atypique de Grégory Vacher puisque j'ai déjà évoqué ses peintures à l'eau dans cet article.


Je trouve qu'on a de la chance à Clermont de part la variété et l'originalité du street art. On a de grandes fresques et de menus détails.


Vous l'avez déjà vu ici, les murs ont des oreilles !


J'aime voir la nature reprendre ses droits entre les murs et les artistes qui essayent de la maitriser pour faire des œuvres végétales.  

Juste quelques bulles de mousse. 


Comme je vous l'avais déjà dit dans un article, je suis très attachée au plateau central de ma ville, ce que j'appelle les chemins de traverse. J'aime ces rues et ses vieilles devantures au point de les dessiner.


Comme je l'avais évoqué dans l'article sur le magnifique yarnbombing vitrail de mes copines "Peloteuses" du café tricot, les deux co-propriétaires de la galerie Rosa Da Rua sont à l'origine de beaucoup d'initiatives visant à rendre sa superbe à ce quartier.


Les incivilités et dégradations se multipliaient dans ce quartier, les jolies vitrines étaient souvent taguées, disons-le, de façon crade. Commerçants, artisans et particuliers ont donc entrepris de faire appel aux streets artistes talentueux pour créer de belles devantures. La belle panthère d'Apogé est donc venue orner la boutique de l'accordeur de piano.


Ce lieu, déjà évoqué ici, est un de mes lieux préférés dans Clermont. Je l'ai découvert lors des arts en balade, lorsqu'il partageait sa boutique avec la sculptrice Amanda Peters dont j'admire le travail.



Dans cet article, je disais combien j'aimais le côté désuet et "hors temps " de ce quartier qui m'entraînait dans une douce rêvasserie. Je dois dire que toutes ces œuvres de street art n'ont en rien dénaturé ces rues. Le charme de l'ancien se marie à merveille avec la modernité. 
 

Autour de la basilique Notre Dame et de la cathédrale, ...


..., on tombe toujours sur d'anciens heurtoirs de porte...


..., et sur de jolies portes ouvragées.


Tout ceci cohabite avec la devanture du magasin de Comics par Motte


et les nouvelles devantures d'Apogé, Maie201 et H.Mesc.


Celle d'Iggy


et celle d'Apogé et Repy_one


De si beaux détails...



Je vous encourage à aller découvrir tout ça de vous même. Il n'y a ici qu'une infime sélection de ce que l'on peut voir sur les murs clermontois, sélection très subjective qui plus est. J'avoue être beaucoup moins sensible aux lettrages, aux choses géométriques et abstraites qu'aux dessins figuratifs.


Je suis par contre très sensible aux peintures de chat.


D'autant plus s'il ressemble à s'y méprendre au mien.


Je suis également très charmée par les baisers originaux et colorés de Squizzato.



Un petit guide culturel et artistique a vu le jour dernièrement : le such' art. Pour reprendre leurs mots, le such'art est "un parcours, au cœur du Clermont historique, le long duquel s'égrènent galeries, ateliers d'artistes, antiquaires, formations artistiques et œuvres de street art. C'est aussi la volonté de mettre en lumière le patrimoine du Plateau Central : son architecture et sa vie artistique. C'est surtout une autre façon de penser la ville, non pas seulement comme un lieu offrant des services et des loisirs, mais permettant de ralentir le temps et d'offrir une déambulation. "


Je ne pouvais qu'adhérer à ce discours ! Très pratique et très facile à glisser dans sa poche, il se trouve notamment à l'office du tourisme et au FRAC Auvergne.


N'hésitez pas à suivre leur page Instagram ou Facebook. Vous y trouverez plein d'informations supplémentaires, de nombreuses photos, les installations éphémères et les actualités. Dernier événement en date : la venue d'un invité lyonnais Lasco.



De l'origine du street art...



Je ne pouvais parler de Street art à Clermont sans montrer mon œuvre favorite se situant dans le quartier de la gare. Je suis restée scotchée la première fois que j'ai vu cette baleine géante et je suis toujours émerveillée lorsque je passe devant.



Sincèrement, ça ne vous fait pas rêver de vivre à l'intérieur d'une baleine au regard si doux?