30/10/2020

If only one remembers to turn on the light...

Ceux qui me lisent depuis longtemps savent que je m'intéresse à l'art-thérapie. Depuis la rentrée, j'anime un groupe de médiation artistique et j'avais envie de les faire travailler sur le thème de la lanterne. Au mois d'octobre, les nuits deviennent plus longues, la nuit nous enveloppe... j'avais envie de mettre un peu de lumière dans nos longues soirées.

J'avais des idées de papiers découpés-collés mais je voulais aussi proposer d'autre chose, notamment de la peinture sur verre. Seulement voilà, ce n'était pas avec ma seule expérience en la matière (qui date de l'école primaire) que j'allais leur indiquer comment utiliser cette peinture. L'heure du test à la maison était arrivé.

J'ai bien fait, j'ai eu quelques déconvenues... Je vous livre donc ici mes essais-erreurs et mes quelques astuces ainsi trouvées. 

J'ai utilisé du cerne pour marquer les contours de mes dessins. J'ai choisi la couleur plomb, la plus proche du vitrail, mais il existe toute une gamme de couleur. 

 

Je ne me voyais pas dessiner à main levée directement avec le cerne. J'ai préféré dessiner sur une feuille à plat au crayon de papier, gommer, recommencer, trouver le bon motif, la bonne taille... Une fois satisfaite, j'ai glissé la feuille de papier à l'intérieur du bocal. Il me suffisait alors de repasser sur les traits avec le cerne. 

Petit truc que je n'avais pas anticipé : la transparence du verre. Oui, je sais, c'était pourtant assez évident. Bilan : on ne voit rien au motif, tout se mélange.

 

Donc... règle n°1 : pensez à la transparence ! Ne dessinez que sur une partie du bocal ou glissez une feuille de papier sulfurisé à l'intérieur (ou toute autre feuille de papier, colorée ou non) 

Une fois que c'est bien sec, vous pouvez commencer à peindre. J'ai utilisé la peinture sur verre Vitrail de Dalbe parce qu'elle n'a pas besoin d'être fixée au four (et que d'un point de vue logistique c'est beaucoup plus simple pour des ateliers en institution). 


Règle n°2 : oubliez la peinture noire ! Si vous avez un doute, regardez à l'intérieur de la chauve-souris... oui, elle est peinte en noire et ça ne se voit absolument pas. Apparemment, la peinture bleue foncée pose le même souci. 

Règle n°3 : oubliez la peinture blanche, en tout cas, pour une lanterne. Au contraire de la noire, elle se voit bien, tellement bien qu'elle en devient opaque. Ainsi mon fantôme blanc devient noir une fois la lanterne éclairée... fausse bonne idée.

Règle n°4 : utilisez toutes les autres couleurs, de préférence au pinceau souple. J'arrive à un meilleur résultat en appliquant petites touches par petites touches (et non en traçant de grands traits). 

 


Je ne me suis pas appliquée outre mesure. Il s'agissait là d'un simple essai rapide (à l'arrache, la veille pour le lendemain) mais qui m'a bien plu et qui me donne plein de nouvelles idées ! Nouveau jouet, nouvelles possibilités... Hier, j'ai acheté de nouvelles peintures, notamment du rouge et de vert pour préparer Noël...

Dernière précision : je place à l'intérieur une petite guirlande LED à piles, pas de bougies, c'est moins risqué surtout si on destine la lanterne à une chambre d'enfant.

Mon petit garçon a lui aussi fait sa lanterne automnale. Nous sommes allés nous promener tous les deux. Il a cueilli les feuilles mortes qui lui plaisaient. Il les a ensuite fixées à la colle blanche sur un bocal à grands coups de pinceaux, sous les feuilles et dessus les feuilles pour les vernir.

J'ai dû recoller quelques petits bouts de feuilles récalcitrants à la colle plus forte mais sinon il a tout fait du début à la fin, comme il l'entendait. Cela explique les petits morceaux de feuilles déchirés mais présents parce que visiblement c'était hyper importants qu'ils soient là ;)

Je ne sais pas si c'était nécessaire mais j'ai passé un coup de vernis supplémentaire dessus en espérant peut-être ainsi mieux conserver la couleur des feuilles. La lanterne a maintenant quelques semaines et les feuilles sont toujours très bien conservées

Je vous conseille d'utiliser des feuilles qui ont gardé une certaine fraîcheur et souplesse. Je vous conseille également de choisir de préférence de petites feuilles et peu épaisses. Elles seront plus faciles à fixer sur le support. 

Les petits aiment avoir des veilleuses, des lanternes qui atténuent et embellissent l'obscurité. En la fabricant soi-même, elles ont encore plus de valeur et leur effet devient encore plus enchanteur... Moi aussi, je ne me lasse pas de la regarder, de voir les détails et les dentelles des feuilles apparaître comme par magie quand on l'allume.

Les adultes aussi ont besoin de ce genre de lumière chaleureuse. Cette lanterne me rappelle notre sortie, nos rires, ses petites mains choisissant avec soin les feuilles, nos discussions sur la nature et la bonne odeur de l'automne... Elle me rappelle que la nuit va cesser et qu'on pourra aller à nouveau gambader à plus d'un kilomètre de la maison.

Elle me rappelle cette phrase de Dumbledore dans Harry Potter : on peut trouver la bonheur, même dans les moments les plus sombres. Il suffit qu'une seule personne se souvienne d'allumer la lumière.


Je m'en vais dessiner plein de petites lueurs dans nos nuits et allumer autant de lanternes qu'il le faut pour trouver un peu de chaleur dans les mois qui se dessinent face à nous. On a besoin de magie, on a besoin de repères lumineux comme autant de petits phares pour se rappeler d'être heureux.

J'espère vous avoir donné envie de fabriquer votre petit repère symbolique et je participe ainsi au merveilleux défi du chat sur le thème du repère.