Fin Octobre, pendant qu'en France, on achète des chrysanthèmes et que les anglosaxons creusent leurs citrouilles d'Halloween, les mexicains célèbrent durant plusieurs jours leurs morts d'une manière qui visuellement me ravit. Des squelettes, de la couleur, des fleurs, des autels, des offrandes, du sucre et une pointe d'humour, ça n'étonnera personne ici si je vous dis que j'ai une petite fascination pour les calaveras et el día de los muertos.
A défaut d'avoir de belles figurines de Catrina comme celles exposées dans un salon de tatouage clermontois, en cette fin d'Octobre, j'arbore un magnifique tote bag sur le thème (avec un soupçon de style Burtonien dans certains crânes).
Quand j'ai vu ce crâne en plastoc' à 1 euro à Babou, la question n'a pas été "to be or not to be ?" mais plutôt combien de temps va-t-il tenir entre mes mains avant d'être peinturluré ?
De la gouache, des pinceaux et zou !
Je m'inspire donc de cette vieille tradition mexicaine pour essayer d'instaurer une nouvelle tradition familiale. L'idée est de faire une peinture totalement éphémère, de passer un coup d'éponge une fois la fête passée et de recommencer l'année suivante.
J'ai donc fait simple et rapide cette année, juste pour tester en attendant que mon fils se joigne à moi les années futures. Il me semble que pour les petites mains, c'est beaucoup plus facile de faire des décorations de calaveras avec des pinceaux ou même le bout de ses doigts que de découper un potiron au couteau. Quelques ronds, quelques traits, le tour est joué.
Quelques fleurs au crochet, des bougies...
... de quoi obtenir l'atmosphère que je souhaitais avoir dans mon atelier.
Je voulais obtenir une lumière douce et orangée comme celle du film The Crow : city of angels puisque ce film est le point de départ de ma fascination pour les calaveras.
J'ai beau savoir que tout le monde considère The Crow : city of angels comme une pâle suite du premier volet, j'adore ce film de façon viscérale. Il paraît que c'est une daube mais ce film a marqué mon adolescence tout autant qu'Edward aux mains d'argent et j'y suis attachée.
Est-ce à cause de Mia Kirshner, sublime dans ce film ?
ou à cause de ses looks déments ?
Est-ce à cause de la présence d'Iggy Pop, de la musique de Graeme Revell ou de la bande-son qui regroupe PJ Harvey, Hole, Bush, Linda Perry...
A moins que ce soit à cause de Vincent Perez
et du fait que j'ai toujours eu un penchant pour les personnages ayant une part d'animalité ?
Ou tout simplement parce que l'univers visuel, l'ambiance à la fois grunge et gothique de ce film m'ont profondément influencée, plus ou moins consciemment (et ça continue d'ailleurs).
Pour mon tout premier Halloween, je m'étais fait un maquillage de The Crow et je crois qu'à tous les Halloween suivants, j'ai regardé ce film. Sous un premier abord de noirceur, violence et décadence, je trouve qu'il émane beaucoup de lumière et de beauté de ce film.
C'est un de mes films "doudou", vous savez ces films qu'on ne se lasse pas de regarder, surtout si on est un peu fatigué, ces films où on s'enroule façon chenille dans un plaid en laine avec si possible une tablette de chocolat à portée de main.
Cette
année donc, comme toutes les autres années, avec un saladier de
friandises sur les genoux (si le chat laisse un peu de place), je vais regarder The Crow : la cité des anges
mais cette fois, avec un mini autel mexicain placé devant ma télé. Je
m'en régale à l'avance.
Le défi du chat de ce trimestre a pour thème la tradition : "Dans son sens absolu, la tradition est une mémoire et un projet, en un mot une conscience collective : le souvenir de ce qui a été, avec le devoir de le transmettre et de l'enrichir". Je ne saurais vous dire comme ces mots me parle... et voilà ici ma participation. Avec un crâne, se souvenir d'une tradition ancestrale, se souvenir de mes Halloweens passés et imaginer des suivants avec la volonté de transmettre l'envie de fabriquer quelque chose de ses mains et la nécessité de rire des choses graves.
Note à l'attention du lecteur : aucune moustache de félin n'a été roussie durant cette séance photo.
(de justesse...)